Partenariat avec le Cinéma le Majestic Compiègne

Interview et propos recueillis par Karine LAINE : secrétaire de l’Association Clin d’Oeil LGBTQI+

Nous attendions avec impatience la levée de l’interdiction pour retourner dans les salles obscures. C’est donc avec bonheur que nous avons appris la réouverture du Majestic, ciné de Compiègne avec lequel nous entretenons un partenariat d’une grande richesse.

Pour fêter le 7ème art, nous choisissons de donner la parole à Quentin Delcourt programmateur au Majestic et réalisateur à qui nous devons le documentaire Pygmalionnes.

1) La crise a mis en difficulté le ciné. Quelle est pour toi la meilleure raison de retourner dès à présent dans les salles de cinéma ?

Avant tout le plaisir de partager des émotions sur grand écran : pouvoir rire, aimer, pleurer, réfléchir et avoir peur ensemble, vibrer ensemble je dirai même, ce qui est totalement possible et nécessaire, même avec les mesures barrières. Le cinéma est vraiment le lieu des possible, et après deux mois de confinement, retrouver le chemin des salles obscures pour s’évader en couple, en famille, entre amis ou seul fait un bien fou!

2 ) Nous avons appris avec bonheur que le festival Plurielles aurait finalement lieu début Juillet. Peux-tu nous en dire plus sur ce festival et cette édition 2020 tant attendue ?

Effectivement, on peut dire que ce n’était pas gagné au départ. Le festival, qui devait initialement avoir lieu du 6 au 13 mars, avait dû être annulé à cause de la fermeture anticipée du cinéma Majestic de Compiègne par le préfet en date du 1er mars. C’était pour nous une catastrophe, de se dire que ces films merveilleux et sélectionnés avec soin ne seraient pas vus par le public du festival, que les artistes ne seraient pas honorés et que les prix ne seraient pas décernés cette année. Alors nous avons décidé avec Laurence Meunier, ma co déléguée générale du festival, de proposer au Jury de rendre son verdict en numérique pendant le confinement. Les délibérations ont eu lieu et le festival existe sous une forme réduite, du 1er au 8 juillet, où au lieu des 33 films et 80 séances initialement prévues, nous ne passerons que les films du Palmarès et quelques surprises.

Quelle joie de se dire que nous n’avons pas baissé les bras et que cette crise sanitaire n’aura finalement pas eu raison de notre festival, comme se fut le cas pour beaucoup d’autres manifestations culturelles malheureusement. Il y aura donc des venues d’équipes, des acteurs, des réalisatrices et réalisateurs, la présence de membres du jury et de sa présidente Rahmatou Keita, de nombreux débats et avant-premières, et même une exposition d’illustrations réalisées pendant le confinement par l’artiste peintre Virginie Havard.

3 ) Le festival Plurielles offre une grande place à la diversité ( comme son nom l’indique d’ailleurs ) pour notre plus grand bonheur. Y aura.t.il des films LGBT+ au programme de cette édition ?

Promouvoir les femmes et la pluralité de notre société, à travers leurs représentations dans le cinéma international contemporain, c’est pour cette raison que nous avons créé le festival en 2018. Je suis fier aujourd’hui de voir notamment dans la sélection mais aussi dans les films récompensés, une forte présence de thématiques et de personnages LGBTQI+. Le Prix du Meilleur Film a d’ailleurs été décerné au magnifique DEUX, premier long métrage de Filippo Meneghetti, qui met en scène l’histoire d’amour cachée de deux voisines de pallier de plus de soixante ans et dont les actrices sont formidables. Il y aussi la venue très attendue lundi 6 juillet à 20h30 de Djanis Bouzyani, Prix Plurielles 2020 du Meilleur Acteur dans un second rôle pour TUMERITES UN AMOUR, un évènement à ne pas manquer, les projections de PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU de Celine Sciamma mettant en scène le désir et l’amour de deux jeunes femmes magnifiques (Adele Haenel et Noémie Merlant) ainsi que la question de l’homosexualité féminine en Chine avec le terrifiant NINA WU à qui nous avons remis le Prix Majestic. Enfin, il y a la question de la trans identité qui est aussi le sujet d’un film complet, LOLA VERS LA MER, dont l’actrice principale Mya Bollaers était sélectionnée en compétition pour le prix de la Meilleure Actrice. Elle n’a malheureusement pas gagné, puis que c’est la performance bluffante de Nahéma Ricci dans Antigone qui a été primée, mais c’est déjà tout un symbole et important qu’elle ait été en compétition.

4 ) Pygmalionnes, dont tu es le réalisateur, a vu sa programmation dans plusieurs cinémas fauchée en plein vol par le confinement. Aura t’on la chance de le (re) voir à Compiègne ou dans d’autres salles de l’Oise ?

OUI ! Le film clôturera le festival le mercredi 8 juillet à 20h30 au Majestic de Compiègne. Je serai heureux de le présenter et d’échanger avec le public pour recueillir leur ressenti et pouvoir faire avancer les choses. Le Covid a effectivement tout bousculé et j’ai seize dates de tournée qui ont été annulées, dont beaucoup de salles dans les Hauts de France. Heureusement ce n’est que partie remise pour certaines et nous reprendrons la tournée en
septembre !

Merci d’avoir pris le temps de te prêter au jeu de cette Interview.

Merci à vous et bravo pour votre travail important de communication et
d’actions de soutien pour les questions LGBTQI+.

Et à bientôt, pour le festival Plurielles et/ou d’autres aventures artistiques.

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